Biographies de les participants
Photographies
Voici quelques opinions des participants au festival:
"Participer au Festival Palabra en el mundo m'a permis de sortir un peu de ma solitude et d'aller recontrer des écrivains et des textes qui meubleront un coin de ma maison intérieure, toute en lettres et en images."
Cristina Montescu, Montreal, Canada
"Le souvenir de mon expérience du Festival international de poésie sera associé à
une grande tendresse. Non seulement pour avoir eu l’occasion de partager ma propre poésie en anglais, mais aussi d’avoir pu lire en ma langue maternelle, l'italien, et, en espagnol, de mon poète préféré, Pablo Neruda. Le sentiment en est extraordinaire. Qui plus est, j’ai pu lire à côté d'autres poètes qui ont des vues similaires - pour que notre création se propage au niveau international, voilà une autre merveille.
Entendre et voir de la poésie lue et écrite dans les langues du monde, être à côté d’autres poètes de notre globe réunis dans un même endroit dans le but de partager notre forme d'art, c’est, je pense, le but de la rédaction et de la publication de toute création artistique. Je crois qu'il est important pour le poète d’éprouver l'expérience de l'effet de sa poésie dans le monde entier. Les lectures multilingues sont nécessaires pour tous les poètes sérieux afin de reconnaître ce qui est significatif dans nos nombreuses traditions culturelles. Ceci ne peut que renforcer notre propre projet écriture et son contenu."
Mel Sarnese, poète, écrivain canadien vivant à Toronto.
"Chère Flavia,
Michael et moi, nous avons été particulièrement heureux de vous rencontrer et nous vous remercions de votre chaleureuse hospitalité. Je crois que les poètes invités ont beaucoup apprécié cette première réunion et j'ai été particulièrement impressionnée par les gens venant de si loin, de Toronto, afin d'y assister. Les poètes forment une communauté d'âmes sensibles, très nécessaires à ce monde.
Michael a beaucoup aimé notre expérience, il a été impressionné par la variété et les bonnes œuvres de nos écrivains.
Très chaleureusement,"
Benedetta I. Pignataro
"Chère Madame Flavia Cosma,
Vous trouverez en fichier joint les poèmes lus par moi en roumain et par Felicia Mihali en français lors du festival de poésie de Val-David. Félicitations de ma part aussi bien que des autres membres de l’Association des Ėcrivains de langue roumaine du Québec pour cette organisation impeccable et pour vos efforts. "
Adrian Erbiceanu
Nous vous presentons en continuation quelques poemes lu hors du festival
Gilles Matte*
Chapelet
malgré les mots croisés du hasard
malgré les publications inédites de la mémoire
l’épine trop lourde posée au front de l’eau
malgré l’incantation dans la paume
le pétrole sec du chant des seringues
malgré les grands blocs d’air entre nos pas
le désir use son frein
malgré les saveurs obéissantes de la pluie
malgré les marais intimes de la lumière
malgré le langage des limes son licou trop léger
malgré le cœur tourné brut aux enchères du manège
et la musique décapsulée à la hâte
le désir use son frein
et le délire casse des tuiles de lumière dans la tête des amoureux
malgré le large lent cri muet des peintres
malgré la courroie de distribution des poètes
malgré les vêtements aveugles et les cils étroits des marchands
les écoles de justice
les barreaux du doute recyclé à toutes les fenêtres
le désir use son frein
avec la poussière chaude et rouge dans l’écuelle du voyageur
avec la mémoire trouée des arbres
avec les alinéas d’un sommeil d’usure
avec la prière bouturée et musquée dans la corbeille cuite de midi
avec l’enfance totem des délinquances
brigand le chant des oiseaux du jeu
avec la radio abstraite des fourmis et des processions
la raison sans préjugés des oiseaux de proie
le désir use son frein
avec au creux du cœur la mangue rôtie du soleil
avec le parchemin usé des enfances de cuir
avec la main noyée dans l’attente des pluies
avec les insectes de bois creux la nuit
avec l’absence de noms pour les oiseaux
avec le silence
avec le silence dans la caméra
le désir encore use son frein
malgré le scalpel des tabous à froid sur le plaisir
malgré les cocktails molotovs pacifiques à longueur de rues
malgré la sueur nue livrée au couteau du ventilateur
malgré avec les cargos de rebuts
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malgré avec la marée rampante des odeurs macérées
malgré avec l’espoir aux racines brûlées
malgré avec la seule arme du cri et le sextant des bousculades
malgré avec chaque chose qui reste là où elle finit
ici et ailleurs
le même désir use son frein
ici et ailleurs la même lumière martèle le même tambour de terre
ici et ailleurs la nuit la mer à nos pieds ébruite la lumière
ici et ailleurs
les gestes des femmes sont des vagues
ici et ailleurs au volant du désir les montagnes égrainent le chapelet
/du voyageur
ici et ailleurs
fowté fowré
ici et ailleurs
ici
ailleurs
ainsi
soit-il
*Gilles Matte (Piedmont 2005 Conakry 2006)
Cristina Montescu*
Chant à l’enfant qui ne naîtra pas
12.
Je soutiens ta main
nous donnons du pain aux canards
les plumes collées au silence des fourmis
peu à peu
les canards se sont endormis
tu pleures
tu frappes mes rêves de tes poings
oui je sais
notre pain est de pierre
nous n’avons même pas un drapeau de lumière
pour nourrir les canards
*Cristina Montescu, Montreal, Canada
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