Après avoir écrit de la poésie (În Braţele Tatălui, Amar de Primăvară, Cină cu demoni, Păsări şi alte vise pour ne citer que quelques uns parmi les 18 volumes qu’elle a publiés en roumain, anglais ou espagnol) et de la prose (Rhodos, Rhodes ou Rhodi), Flavia Cosma se met à raconter des Contes de fées. C’est le titre de son dernier livre Poveşti sub clar de lună, traduit en français par Claudia Pintescu et paru en 2009 chez Editura Ars Longa de Iaşi, Roumanie. Les sept histoires (Legenda Florii Soarelui, Şarpele din Fântână, Cei patru fraţi, Vânzătorii de vise, Făt-Frumos, fiul Lunii, Puiul rătăcit de Lună, Poveste de iubire) de ce recueil admirablement illustré par Ioan Balcoşi plonge le lecteur dans des temps immémoriaux où des héros fabuleux peuplaient le monde et s’affrontaient pour faire triompher le Bien. D’entrée de jeu, les titres des contes indiquent très bien le régime nocturne et diurne de ces contes qui parlent de la nuit, de la Lune et de son fils Noriauld, du jour et de son astre, le Soleil qui a une fleur (apparemment) et de toute une panoplie de protagonistes censés nous faire rêver les yeux grand ouverts ou nous endormir, peut-être? Les personnages sont des princes et des princesses, des magiciens, des animaux investis de pouvoirs magiques, des pauvres et des riches, et tous ont le rôle de nous faire découvrir les véritables valeurs humaines: l’amour, l’amitié, le respect, l’honneur, bref la noblesse d’esprit. Au fil des pages, le lecteur est bercé par une phrase mélodieuse et par le charme des mots qu’on retrouve aussi dans les contes populaires roumains. On pourrait même dire que, malgré son exil, Flavia Cosma a gardé le contact avec sa langue maternelle, pure et purifiée de toute autre interférence et la réutilise pour nous raconter des combats miraculeux, des quêtes à happy end et des histoires d’amour. C’est un livre qui s’adresse à tous ceux, petits ou grands, qui veulent se laisser entraîner vers la nuit des temps pour être les concitoyens des êtres mythiques, raison suffisante pour vous inciter à la lecture.

Neli Ileana Eiben

Université de l’Ouest

Timişoara, Roumanie